Pourquoi avoir peur de l'évolution ?

Voici un matériel que tous les "puristes" décriaient il y a seulement quelques années... "Un pâton se boulait uniquement à la main".
En fait, comme c'est toujours le cas d'ailleurs, lorsque les gens ne connaissent pas, ils dénigrent.

La bouleuse ou la diviseuse/bouleuse permettent pourtant de gagner un temps considérable, avec un résultat parfait lorsque le matériel est bien réglé.
C'est l'assurance pour un patron d'un travail régulier, quel que soit le pizzaïolo.

Aujourd'hui ces "puristes" ont adopté ce matériel, ils ne peuvent plus s'en passer. Je suis persuadé que bientôt ils travailleront aussi avec des presses et des fours à convoyeur, laissons leur encore un peu de temps. :lol:

C'est noble de travailler encore à la main, bravo, surtout le pétrissage.  :Spoucea:  Malgré tout, si les machines permettent un résultat semblable, sans la fatigue et en gagnant du temps, pourquoi s'en priver ?
C'est inévitable et c'est pour demain, les machines remplaceront l'homme et feront certainement mieux.
Il faut dire aussi que le personnel est bien plus difficile à gérer et il nous revient toujours plus cher.

Le pétrin est malgré tout indispensable pour certains empâtements, il ne faut pas l'écarter, mais au contraire apprendre à l'utiliser et à le choisir, le protocole d'un moulin ou d'un centre de formation ne suffisent pas pour produire une pizza de qualité, il faut apprendre à pétrir, mais qui actuellement a les capacités de l'enseigner ?

Pendant presque 40 années j'aurais pétri à la main, par 17 kilos de pâte, Nonno Ciccillo en pétrissait lui 30 à la fois ! Pourtant, nous n'avons pas pour autant négligé les machines, au contraire, nous avons fait partie d'une poignée de pizzaïolos, toujours montrés du doigt, constamment à l'affut de la nouveauté, mais souvent en avance sur les autres.

Une légende, en Italie il était appelé le "Sénateur de la pizza napolitaine".

C'est vrai que j'ai eu cette formidable chance de rencontrer Nonno Ciccillo. Nous sommes d'ailleurs devenus de très  grands amis, Giorgio son fils ne comprend toujours pas cette relation incroyable qui s'est installée entre son père et moi.

Mais ce n'est pas que de la chance, toute ma vie, j'aurais cherché à rencontrer ces grands maîtres et lorsque je parle de maîtres, ce sont des meilleurs pizzaïolos du monde dont je parle, des légendes. J'ai également croisé la route de personnes toutes aussi passionnantes et incroyables, souvent extérieures à notre métier qui m'ont aussi apporté énormément.

On ne peut pas grandir sans les autres, il est vital de multiplier les rencontres, ce sont elles qui permettent de réussir, tout seul, ce n'est pas possible.
Il faut aussi savoir revenir en arrière pour trouver la bonne voie, des mauvais chemins, on en prends forcément tous, mais ils permettent eux aussi d'avancer. Il ne faut pas chercher à les oublier, mais plutôt en tirer partie pour réussir.  

C'est quand tu te dis "aujourd'hui j'ai apporté quelques chose à quelqu'un ou quelqu'un m'a apporter quelque chose que la magie s'opère, ce forum en est bien la preuve. :Ssourirej: