C'est l'ITALIA 3D de LILY CODROIPO, la longueur du manche est généralement très long, c'est justement pour permettre à chaque pizzaïolo de l'ajuster en fonction de la profondeur de son four. Pour cela il suffit d'enlever l'embout en dévissant la vis que le tient. Ensuite tu coupes à l'aide d'une scie à métaux à la longueur souhaitée, sans oublier qu'ensuite tu vas remettre l'embout. Avant de remettre l'embout il faudra calculer et percer le manche au bon endroit pour pouvoir remettre l'embout.
Ce n'est pas le modèle que je préfère, l'ORCHIDEA est bien plus légère et maniable. Elle ne possède pas les perforations de la SOLE MIO, ou de l'ITALIA 3D, mais ce détail qui permettrait d'évacuer les surplus de farine me semble superflu.
Malheureusement le fondateur de la LILY, comme on la surnommait a disparu en 2014 en laissant un grand vide, ses enfants ont repris la suite, mais ce n'est plus pareil. Il s'appelait Renato Margarit, un homme exceptionnel qui aura inventé les pelles modernes et permis à notre métier d'évoluer., il faut que vous le connaissiez un peu. C'était un homme qui aimait les gens et la vie, il adorait aussi l'Armagnac et les longs repas au cours desquels on refaisait le monde. Je l'ai rencontré lors de ma première compétition, nous avons immédiatement fait ami, ami, partout où nous nous retrouvions il insistait pour m'offrir 2, ou 3 pelles, j'en avais tellement à la maison que j'en donnais aux autres pizzaïolos, mais il ne me laissait jamais refuser. Renato connaissait bien ma fille qui m'accompagnait sur bon nombre d'évènements, un jour il m'a donné pour elle sa première pelle en titane, la plus légère du monde que j'ai toujours à l'institut. Renato était très exubérant, il aimait rire et parlait beaucoup, quand il me voyait, il me présentait à tous les autres sponsors et ne manquait pas de me demander ce que j'avais préparé comme pizza pour le concours. Souvent pendant les compétitions on se retrouvait dans le même hôtel avec sponsor et juges, on avait des tablées parfois de 20 personnes et il voulait toujours partager son repas avec nous les Français. Au moment de l'addition, il insistait toujours pour payer, hé oui, il était aussi très généreux, il manque beaucoup à ce monde de la compétition, sa bonhommie et sa légèreté rendaient tout plus facile et bien plus humains qu'actuellement.
Renato aimait mes surprises, sur la seconde photo je lui offre une pizza emballée comme un bouquet de fleurs.
Sur la troisième, j'avais fabriqué une tour Eiffel qui soutenait la tour de Pise en pâte à pizza, il avait adoré.
J'ai eu beaucoup de chance finalement de rencontrer ces grands hommes, ce sont eux qui m'ont transmis la passion pour ce métier. Grâce à leur gentillesse, leur grand professionnalisme et leur bienveillance j'ai pu construire ma carrière. Plus que toute formation, un instant avec eux, c'était des années de gagnées.
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