par Thierry Graffagnino Dim 26 Mar 2017 - 11:27
Ah la baby, que de souvenirs...
Depuis tout jeune, j'ai pratiqué le sport et forcément la compétition, tous les sports, surtout collectifs, je trouve qu'au delà d'une bonne hygiène de vie, le sport apporte des émotions vraiment uniques et forge des qualités indispensables pour construire une vie. Combativité, esprit d'équipe, fairplay, initiative, caractère, réactivité, remise en question, ténacité, dépassement de soi et j'en passe.
Quand il m'a été donné la possibilité de concourir dans le milieu de la pizza, je n'ai pas hésité longtemps, d'autant qu'immédiatement j'ai compris que c'était bon pour mon commerce. Se confronter à d'autres professionnels ne pouvait que m'apporter du plus et me permettre d'améliorer encore mes pizzas qui aux dires de mes clients n'en avaient pas besoin.
Alors c'est vrai, la manière d'organiser ces compétitions m'ont toujours laissé perplexe, l'hygiene, les règles, les juges... Pourtant, j'ai découvert immédiatement que si mes pizzas étaient bonnes, d'autres en réalisaient de bien meilleures, légèreté, goût, moelleux, etc... Une vraie claque dans la gueule.
Je me suis donc remis en cause et contrairement à la plupart des concurrents qu'on a jamais revu parce qu'ils n'acceptaient pas cette organisation plus proche d'une kermesse que d'une vraie compétition et cette ambiance ras les pâquerettes et de copinage, j'ai au contraire travaillé avec un collègue de ma région pour améliorer mes pizzas. On s'appelait tous les jours, on se lançait des défis et finalement on s'est largement améliorés jusqu'à pouvoir jouer des coudes avec les meilleurs.
Les compétitions se sont multipliées, j'avais compris aussi qu'elles étaient des investissements pour mon entreprise. 3/4 par an, principalement en Italie et avec le temps on commençait à connaître tout ce petit monde de la pizza internationale et eux commençaient aussi à apprécier notre envie d'apprendre, mais aussi notre créativité et notre perception du métier. Les stars de la pizza qui devenaient avec le temps des amis m'expliquaient que pour progresser, il fallait poursuivre cette quête de connaissances en allant chez les autres. Ce que j'ai fait et en réunissant leurs techniques, leurs idées, leurs innovations, je me suis construit.
Plus le temps passait, plus je mettais la barre haut, je prenais les choses avec toujours d'avantage de sérieux et en même temps je développais mon carnet d'adresses et mes techniques. La pression des premières compétitions évoluait, l'adrénaline s'installait et le fait de retrouver mes amis me procurait aussi beaucoup de joie. J'ai énormément travaillé, en réfléchissant toujours à comment grappiller les moindres points. J'ai appris à ne jamais rien négliger, à soigner mes préparations, à proposer toujours de la nouveauté, surprendre, étonner et donner du plaisir. La pizza que je présentais lors de ma première compétition est bien loin de celle d'aujourd'hui, j'ai fini par grandir grâce à toutes ces rencontres. J'ai de nombreux amis, les ennemis qui vont avec, ou plutôt les jaloux, mais je sais que je dois tout à la compétition.
La suite, vous la connaissez tous, même en tant que juge ou coach, je prends toujours du plaisir, l'adrénaline est toujours présente et je poursuis mon évolution.
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